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Gestion des nuisibles et des maladies

Gestion des nuisibles et des maladies

Introduction

Des méthodes non chimiques de protection des cultures ont été pratiquées pendant des siècles jusqu’à l’introduction des pesticides chimiques il y a quelques décennies. Ces derniers semblent faciliter la protection des cultures.

Ces produits se sont d’abord avérés efficaces puisque l’on pensait que tous les insectes nuisibles pouvaient être éradiqués. Cependant, ce ne fut pas le cas, les insectes nuisibles sont revenus, saison après saison. De nombreux prédateurs naturels ont été temporairement neutralisés avec les insectes nuisibles, ce qui a donné à ces derniers l’opportunité de se développer encore plus rapidement.

Les cultures doivent être traitées plusieurs fois par saison afin contrôler un seul type d’insectes et faire en sorte que les cultures restent saines. Certains pesticides finissent alors par ne plus fonctionner car les insectes nuisibles deviennent résistants. Ces effets ont d’abord été observés avec les pesticides contre les insectes et les acariens (insecticides), et finalement, certains pesticides utilisés pour contrôler les maladies (fongicides et bactéricides) et les mauvaises herbes (herbicides) se sont également avérés inefficaces. Étant donné que les nuisibles deviennent résistants aux produits fréquemment utilisés, il faut sans cesse recourir à de nouveaux produits chimiques, de nouveaux composés et de nouvelles mixtures.

De plus, certains pesticides sont extrêmement toxiques pour ceux qui les répandent. Les agriculteurs sont sensés savoir comment manipuler ces produits en toute sécurité, sans provoquer d’accidents.

Santé humaine et pesticides

Plus que simplement affecter les agriculteurs, il a été démontré qu'il existe une corrélation entre l'utilisation de pesticides par les agriculteurs et des défauts de naissance de leurs enfants, en particulier les garçons étant nés avec des malformations génitales:

Les répercussions du changement de système de protection de culture

Ce n’est pas simple, économiquement parlant, de comparer le rapport coût-efficacité des systèmes de protection des cultures chimique et biologique. Cela est particulièrement vrai si l’on considère une culture ou une année isolée. Les agriculteurs ont tendance à sous-estimer les coûts d’un contrôle chimique et à surestimer les coûts d’un contrôle biologique (notamment les coûts de la main d’œuvre). Les coûts d’une méthode de contrôle chimique incluent non seulement les pesticides, mais également l’équipement, les vêtements de protection, la sécurité lors du stockage et les amortissements. Les coûts liés à la santé doivent également être considérés en cas d’accident.

Par ailleurs, dans les régions les plus reculées, les prix des marchés locaux ne couvriront peut être pas les coûts des pesticides.

Les pesticides de synthèse sont souvent efficaces contre les nuisibles visés. En revanche, lorsque ces nuisibles deviennent résistants aux pesticides, ou si les cultures sont en proie à de mauvaises conditions climatiques, les dépenses sont faites sans qu’il n’y ait de rendement pour les rembourser.

Une protection biologique des cultures est souvent moins efficace qu’une protection faite avec des produits chimiques, mais elle est en générale moins chère et se base sur des intrants et des interventions localement accessibles.

Les effets indésirables des pesticides de synthèse posent trop de problèmes pour que ces pesticides soient utilisés en parallèle avec des méthodes non chimiques.

Objet de ce chapitre

Ce chapitre ne donne pas de formules toutes faites sur comment traiter tel nuisible dans telle culture. Il offre une manière beaucoup plus flexible de penser et de travailler que les agriculteurs peuvent adapter aux conditions locales et à leurs cultures.

Que l’agriculteur utilise une méthode de protection des cultures chimique ou biologique, il doit être en mesure d’identifier les nuisibles principaux qui affectent ses cultures. Il est également important d’en savoir plus sur leur cycle de vie et sur comment ils sont affectés par les conditions locales.

Ce chapitre regroupe les principales caractéristiques des nuisibles et explique aux agriculteurs comment apprendre pour ensuite gérer ces ravageurs de façon responsable. Le but ici n’est pas d’éradiquer les nuisibles, mais plutôt de minimiser les dégâts qu’ils provoquent.

Ce chapitre explique également aux agriculteurs comment organiser leurs activités de manière à ce que les nuisibles aient moins de chance de proliférer de façon démesurée. Beaucoup de ces mesures sont efficaces pendant plusieurs années et aident à contrôler plus d’un type de nuisibles.

De nombreuses mesures sont prises avant ou pendant la gestion proprement dites des cultures pour protéger ces dernières des nuisibles. Ces mesures ont généralement pour but de maintenir la faible présence d’un type spécifique ou d’une catégorie de nuisibles.

On peut donner l’exemple des semences saines pour empêcher une culture d’être atteinte par les maladies au stade précoce de leur croissance. Un autre exemple est l’ensemencement de cultures sous forme de rangées pour que l’on puisse facilement retirer les mauvaises herbes avec un simple outil. On peut également planter des margousiers qui ont pour fonction d’éloigner un certain nombre de nuisibles.

Renforcer les connaissances chez les communautés d’agriculteurs

Pour appliquer la protection des cultures biologiques de manière efficace, les agriculteurs doivent en savoir plus sur les cultures, les nuisibles et leurs interactions dans une zone agro-écologique donnée.

Les communautés agricoles disposent de connaissances précieuses mais ont également parfois des idées ou des croyances erronées ou incomplètes. Pour protéger efficacement les cultures sans pesticides, les savoirs techniques des communautés agricoles doivent être renforcés et améliorés.

Les agriculteurs doivent pouvoir prendre des décisions selon leurs cultures et leurs savoirs. Les écoles d’agriculture de terrain sont un excellent moyen pour appliquer et améliorer la protection des cultures non chimiques. Des réussites ont été constatées partout dans le monde.


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