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Manioc

Le manioc (Manihot esculenta) est un tubercule très répandu dans les cultures africaines. Il peut être cultivé en culture vivrière ou marchande, il peut être destiné également à l’alimentation des animaux et il sert aussi en tant que matière première industrielle. En Afrique subsaharienne, le manioc est principalement utilisé pour la consommation humaine, sous de nombreuses formes telles que le manioc frais bouilli ou le manioc transformé sous forme de farine. Les racines de manioc constituent une source importante de glucides et ses feuilles, consommées en tant que légume, sont une bonne source de protéines et de vitamines.

Les défis autour de la production du manioc en Afrique

  • Une faible productivité. Bien que le manioc soit une culture importante avec de multiples utilisations, il ne reçoit pas toute l’attention dont il a besoin lors de sa production. Les agriculteurs le plante en général sur des sols très pauvres sur lesquels les autres cultures, comme le maïs, ont échoué. Parfois, le manioc est cultivé en tant que culture intercalaire sûre avec d’autres cultures ayant besoin d’un gros apport en nutriments, comme le maïs et le sorgho, simplement au cas où la culture principale viendrait à échouer. Le manioc est une plante majoritairement exploitée par les petits exploitants, qui le cultivent pour leur propre consommation aux moyens d’outils rudimentaires sur de petites parcelles fragmentées. Les rendements sont également affectés par les infections dues au virus de la mosaïque du manioc, au virus de la striure brune du manioc et dues aux cochenilles du manioc.
  • Des pertes élevées après la récolte. De mauvaises pratiques après la récolte entraînent une qualité médiocre du manioc transformé et une contamination par les champignons. Des installations précaires et inadéquates pour le broyage et le stockage, ainsi qu’un accès limité au réseau routier qui est pourtant vital pour créer de la valeur ajoutée, viennent s’ajouter aux défis posés par les opérations après les récoltes.

Le manioc reste simple à produire et est adaptable à de nombreux environnements. Il nécessite peu de main d’œuvre et est moins en proie au nuisibles et aux maladies. Cependant, on remarque le besoin d’augmenter la productivité, les opportunités de marché et la rentabilité de la production de manioc. Les pratiques biologiques suivantes peuvent contribuer à atteindre ces objectifs.

Installation d’une plantation de manioc

En agriculture biologique, la gestion des cultures commence en offrant aux plantes de bonnes conditions de croissance en améliorant la fertilité du sol et en choisissant du matériel végétal sain. Cela permet à la plante de se développer sainement et de produire de plus grands rendements.

Variétés adaptées à la production biologique

Les variétés de manioc se distinguent selon le potentiel de rendement, la couleur de la chair (blanche ou jaune), le diamètre et la longueur des tubercules, le niveau de résistance aux nuisibles et aux maladies, le temps entre l’ensemencement et la récolte, la qualité à la cuisson et le goût. Certains cultivars prennent 18 mois entre l’ensemencement et la récolte, tandis que d’autres sont prêts à être récoltés après 9 mois. La plupart des cultivars ont été choisis par les agriculteurs selon les conditions de croissance, les rendements et les habitudes culturelles. Dans chaque région, on retrouve des cultivars différents et les agriculteurs en cultivent souvent plusieurs types en même temps dans leur champ.

Recommandations pour sélectionner des cultivars appropriés
Les meilleures variétés de manioc sont celles que les consommateurs préfèrent. Elles poussent vite avec un bon rendement, elles sont facilement stockables dans le sol et elles résistent aux maladies et aux nuisibles principaux. Les critères suivants sont utiles à la sélection des variétés de manioc pour la production biologique:

  • Bonne adaptation aux conditions locales. Pour adopter la bonne variété, il est important de bien connaître les conditions générales de croissance du manioc en prenant en compte la durée de la saison des pluies, ainsi que les maladies, les mauvaises herbes et les nuisibles les plus courants. Ces informations permettent de déterminer les caractéristiques nécessaires à chaque variété pour se développer.
  • Variétés riches en matière sèche et qualités nutritionnelles. Les variétés de manioc développant des tubercules contenant plus de 30 % de matière sèche constituent des produits de bonne qualité et sont plus rentables lorsqu’elles sont destinées à la transformation.
  • Adaptabilité aux différents usages. La variété choisie doit pouvoir être adaptée aux multiples utilisations comme l’alimentation, les aliments pour animaux et l’industrie alimentaire. Les variétés que l’on préfère en général sont celle avec de savoureuses racines pour la consommation des ménages, qui se conservent bien pour la transformation et produisent assez de fourrage pour les animaux.
  • Habilité à se développer rapidement. Les variétés se développant rapidement, c’est-à-dire celles dont les racines tubulaires gonflent très vite, peuvent mieux entrer en compétition avec les mauvaises herbes que les variétés à maturité plus tardive. Ces variétés sont également plus adaptées aux régions arides avec des pluies courtes.
  • Habilité à être stocké dans le sol. Les variétés capables de conserver leur tubercule longtemps et dans de bonnes conditions après être arrivé à maturité sont préférables. Une bonne conservation dans le sol laisse plus de temps avant de commencer la récolte et réduit ainsi la durée des problèmes de stockage des racines fraîches après la récolte.
  • Résistance aux mauvaises herbes locales, aux nuisibles et aux maladies. Les variétés pouvant tolérer les maladies et les nuisibles courants de la région sont préférables.

Sélection d’une zone de plantation appropriée

Le manioc résiste à la sécheresse, peut pousser sur des terres humides et peut fournir des rendements élevés sur des sols pauvres, où des autres cultures ont échoué. Toutefois, les rendements élevés sont obtenus dans des régions avec un sol loameux et bien drainé, où la pluviométrie annuelle est régulière et se situe entre 1 000 et 1 500 mm, avec des conditions climatiques chaudes et humides. Le meilleur site pour planter du manioc doit être plat ou en pente douce. Les pentes raides sont soumises à l’érosion et ne sont donc pas appropriées pour la culture du manioc. Les vallées et les creux ne sont pas recommandés, car ils peuvent provoquer des engorgements. Le manioc est sensible aux engorgements et les sols lourds ne permettent pas aux racines de se développer.

Préparation de la terre et du lit de semence

Lorsque l’on cultive du manioc, il est important de travailler la terre pour ameublir le sol, améliorer le drainage et permettre aux racines de se développer plus facilement. Le niveau de travail au sol nécessaire pour un champ de manioc dépend principalement du type de sol et du drainage du site choisi. Dans les régions avec un sol mince ou avec un sol argileux faiblement drainé, il est important de faire des monticules ou des billons sur lesquels le manioc sera planté pour favoriser un meilleur développement de ses racines et de meilleurs rendements. Dans les sols sablonneux, seul un minimum de labour est nécessaire, le manioc peut être planté à plat sur le sol puisque celui-ci est suffisamment meuble pour permettre le développement des racines.

Préparation de semis de bonne qualité

La multiplication du manioc se fait en semant des petits morceaux de tige (boutures). Le développement du manioc et le rendement dépendent de la qualité de ces boutures. Certaines maladies et certains nuisibles du manioc s’attaquent aux tiges. Sélectionner des boutures saines réduit leur prolifération et les dommages qu’ils entraînent.

Recommandations pour sélectionner de bonnes boutures de manioc

  • Sélectionner le matériel végétal à partir de plantes saines de manioc plus anciennes, âgées de 8 à 18 mois, à rendement élevé. Les plantes de manioc saines possèdent des branches et des tiges robustes, un feuillage luxuriant, et ne sont pas ou peu abîmées par les maladies et les nuisibles.
  • À partir de chaque plante, sélectionner la partie brune située au milieu de la tige pour en faire une bouture. La tige doit avoir une épaisseur de 2 à 4 cm. Ces parties germent très bien et assure le développement d’une plante vigoureuse, contrairement aux parties vertes du sommet de la tige. Les boutures faites à partir des parties vertes au sommet de la tige ou au pied de la tige ne sont pas adaptées. Elles se déshydratent très rapidement, elles produisent des pousses en mauvaises santé et sont facilement endommagées par les nuisibles et les maladies.
  • Attacher les tiges en bouquet et attendre au moins 10 jours avant de les planter. Les tiges récoltées peuvent être stockées pendant deux mois dans un endroit sec, aéré et à l’abri des rayons du soleil, jusqu’à ce que le moment d’ensemencer arrive. Une méthode simple pour conserver les tiges consiste à les disposer verticalement à l’ombre d’un arbre, en enterrant la partie la plus vielle de la tige dans le sol. Le sol doit être humide pour maintenir les tiges en vie tandis que des feuilles se forment sur les parties supérieures des tiges. À la fin du stockage, jeter les parties hautes et basses des tiges, utiliser la partie centrale en guise de bouture. Une autre méthode, principalement utilisée dans des conditions froides, consiste à conserver les tiges dans des tunnels souterrains, à l’abri de l’eau. Les tiges sont placées dans le tunnel sur une couche de paille sèche, avant d’être recouvertes par une seconde couche de paille et de terre.

Semis

Pour obtenir les meilleures pousses et le meilleur développement à partir des boutures de manioc, les aspects suivants sont recommandés:

  • Sélection d’une date de semis appropriée. Ensemencer le manioc tôt, au début de la saison des pluies, assure une repousse saine et un bon établissement de la plante. Cela permettra à la plante de supporter les attaques des maladies et des nuisibles plus tard dans la saison.
  • Préparation et manipulation des boutures. Lorsque les tiges de manioc sont coupées en petites boutures pour les semis, chacune doit faire entre 20 et 30 cm de long et avoir entre 5 et 8 nœuds d’où les pousses et les racines partent. L’intervalle laissé entre la coupe des boutures et la mise en terre doit être aussi court que possible pour éviter une déshydratation et une mauvaise performance. Plonger les boutures dans de l’eau chaude (50 °C) en mélangeant une même quantité d’eau bouillante et d’eau froide pendant 10 minutes, juste avant de les planter, pour éviter une attaque de nuisibles logés dans les tiges.
  • Adopter un mode d’ensemencement approprié en fonction du type de sol. Les pousses de manioc peuvent être plantées à la main en position verticale, inclinée ou horizontale selon le type de sol. Plus le sol est sec, plus la tige doit être enfoncée en profondeur. La méthode verticale est plus appropriée pour les sols sablonneux et consiste à enfouir la tige dans la terre au deux tiers de sa longueur. La méthode inclinée est plus appropriée dans un sol loameux et consiste à planter la tige avec un angle de 45°. La méthode horizontale est recommandée pour les climats secs et consiste à placer la tige entière dans le sol, en position horizontale, à une profondeur de 5 à 10 cm. L’espace entre les plantes de manioc dépend de plusieurs facteurs tels que la variété utilisée, le type de sol, la fertilité du sol, la disponibilité en eau ainsi que le type de système de culture pratiqué (monoculture ou culture intercalaire). Si le manioc est cultivé seul, il faut laisser une distance d’1 mètre entre les plantes. Si le manioc est cultivé en culture intercalaire, la distance entre les cultures doit être de 1 à 4 mètres en fonction du développement des branches du manioc et des autres cultures pour être sur que l’espace est suffisant pour les plantes.

Cultures intercalaires

Étant donné que le développement initial du manioc est lent, un système de cultures intercalaires pendant les prémices du développement du manioc est faisable et aide à réduire l’érosion du sol. Toutefois, les agriculteurs doivent considérer le fait que le manioc n’entre pas en concurrence avec les autres cultures et qu’il peut être placé à l’ombre de cultures plus hautes, comme le maïs. Ainsi, il est important de tenir compte du développement des branches du manioc et des autres cultures dans un système de cultures intercalaires pour s’assurer qu’il y ait assez d’espace entre elles. En outre, le manioc peut souffrir de la compétition autour de l’eau et/ou des nutriments. Il faut donc prêter une attention particulière aux espèces des cultures intercalaires qui ont différents systèmes de racines et différents besoins en nutriments.

En général, les agriculteurs intègrent le manioc dans des systèmes de cultures mixtes, simples ou complexes, avec des légumes tels que l’amarante et le gombo, avec des cultures de plantations telles que la noix de coco, le café et le maïs ou avec des légumineuses comme le niébé et l’arachide. Le mode des cultures intercalaires dépend des conditions environnementales, des préférences alimentaires et des conditions du marché local.

Une méthode simple consiste à mêler seulement deux cultures que les agriculteurs choisissent en fonction des différents rythmes de croissance et du temps d’attente avant la maturité. Par exemple, le manioc est une culture de longue durée qui atteint la maturité 9 à 18 mois après avoir été planté. Il est donc cultivé en parallèle avec une culture de courte durée atteignant la maturité en 2 ou 5 mois, comme le maïs, le niébé, l’arachide, le gombo et le melon. Ces cultures arrivent à maturité lorsque le manioc a fini de développer ses feuilles supérieures, il ne rencontre donc aucune compétition lorsqu’il commence à développer ses racines. Dans les cultures intercalaires complexes, composées de trois ou de quatre cultures, de bons rendements ont été obtenus avec les combinaisons suivantes:

  • Maïs - Manioc - Melon
  • Maïs - Arachides - Manioc
  • Maïs - Manioc - Gombo - Niébé
  • Maïs - Igname - Manioc
  • Maïs - Haricots - Manioc

Un mélange complexe améliore la suppression des mauvaises herbes, réduit la température du sol, retient l’humidité de la couche arable et produit plus de matière organique qu’une monoculture ou un mélange simple. Les nutriments perdus à cause de l’érosion sont également moins important avec un mélange complexe qu’avec un mélange simple.

Rotation des cultures

Planter du manioc en continu dans le même champ année après année entraîne la prolifération des maladies et des nuisibles, la diminution des rendements et l’échec des cultures. Pour éviter cela, les agriculteurs biologiques doivent attendre au moins deux ans avant de replanter du manioc dans un même champ et doivent établir un système de rotation des cultures. En général, un système de rotation améliore la fertilité du sol, réduit l’érosion et permet de contrôler les maladies et les nuisibles. Une rotation de cultures appropriée dépend de différents facteurs tels que les conditions climatiques, la demande du marché, ainsi que les compétences et les objectifs des agriculteurs. Cependant, dans les rotations de cultures d’Afrique subsaharienne, le manioc est généralement cultivé en fin de séquence puisqu’il est capable de se développer dans un sol au niveau de fertilité relativement bas, ce qui n’est pas le cas pour les autres cultures.

Ces pratiques produisent du manioc avec un rendement plus faible. Il est important d’établir une rotation de cultures équilibrée qui maintient ou améliore la fertilité du sol et qui donne au manioc une place dans cette rotation qui correspond aux attentes des agriculteurs. Le manioc est une culture qui pousse bien après des cultures de citrouilles, de courges, de maïs et de sorgho ou après une mise en jachère améliorée. Un exemple de rotation sur trois saisons pour la culture du manioc serait : maïs-haricot/manioc/arachide.

Réduire les pertes après la récolte

La manutention du manioc après la récolte vise à maximiser la qualité des tubercules et à minimiser les dommages ou les coupures faites pendant la récolte et le transport. Les jeunes feuilles et le pousses de manioc sont également récoltées pour être consommées en légume et peuvent générer des revenus aussi importants que ceux générés par les tubercules. Toutefois, une récolte excessive de feuilles peut avoir un impact négatif sur le rendement des tubercules.

Date de la récolte

Les variétés de manioc qui arrivent rapidement à maturité peuvent être récoltées après 7 mois, tandis que celles qui mettent plus de temps seront prêtes après 12 mois. La phase la plus appropriée pour la récolte débute lorsque les feuilles jaunissent et tombent, lorsque les racines arrivent à maturité. Il est recommandé de récolter le manioc dès qu’il est mûr. Si on laisse les tubercules dans le sol pendant une période prolongée, elles perdent en qualité et deviennent ligneuses à cause de l’hydrolyse de l’amidon en sucres. Il faut faire attention à ne pas abîmer les tubercules pendant la récolte. Les racines endommagées sont plus sensibles aux attaques de champignons et à la pourriture.

La récolte de manioc demande beaucoup de travail et est effectuée à la main. La récolte est plus facile lorsque le sol est sablonneux ou pendant la saison des pluies. En revanche, lorsque le sol est lourd ou pendant la saison sèche, il faut creuser autour des racines pour les libérer du sol et ensuite soulever la plante. Un jour avant la récolte, on coupe le sommet des plantes à 40-60 cm au-dessus du sol et on les empile à côté du champ. À partir de ce matériel, on sélectionne les tiges pour les prochains semis. On enlève la terre qui reste sur les racines avec la main. Cela doit être fait soigneusement pour éviter d’abîmer ou d’enlever la peau protectrice des racines.

Transport

La première chose à faire après la récolte est de transporter les tubercules du champ au site de transformation ou de consommation. Cela s’explique par le fait que le manioc frais se périme très vite (dans les 2 ou 3 jours après la récolte). Le transport des tubercules de manioc doit être réalisé avec précaution pour éviter les meurtrissures et la déshydratation, surtout si le manioc est destiné à être consommé frais.

Conservation

Puisque les racines de manioc peuvent rester dans le sol jusqu’à 18 mois une fois qu’elles sont arrivées à maturité, la technique de conservation la plus simple consiste à retarder la récolte jusqu’à ce qu’il y ait de la demande. Toutefois, cette méthode présente les inconvénients suivants:

  • Les racines de manioc perdent de l’amidon et donc de la valeur. Elles deviennent également fibreuses et ligneuses lors d’une période de stockage en terre prolongée. En outre, plus les racines restent dans la terre, plus elles sont exposées aux attaques d’insectes, de maladies et de rongeurs. Enfin, on peut avoir besoin de la terre pour planter d’autres cultures. Les tubercules fraîchement récoltées peuvent être conservées selon les méthodes suivantes :
  • Le manioc enterré dans des tranchées fourrées de paille et protégées des eaux d’infiltration peut être conservé jusqu’à 12 mois. Les tranchées doivent être ombragées, il est donc recommandé d’abriter plusieurs tranchées ensembles (sous un toit).
  • Stocker le manioc dans des sacs tissés comme ceux du riz ou du cacao. Avec cette technique, on obtient un temps de conservation de 7 à 10 jours.
  • Dans le cas d’un stockage en silo, une pile conique de 300 à 500 kg de manioc frais est déposée sur un lit de paille circulaire pour être ensuite recouverte de paille. Le tout est ensuite recouvert d’une couche de terre épaisse de 10 à 15 cm. La terre est prélevée autour du silo pour formé un fossé de drainage. Avec ce système de stockage, des pertes minimales allant jusqu’à 20 % seront à prévoir pour une période de deux mois.
  • Stocker le manioc dans des cageots contenant une matière absorbante, comme de la sciure. Cependant, si la sciure est trop humide elle peut favoriser la prolifération de champignons et si elle est trop sèche, elle peut entraîner une rapide détérioration des racines. Recouvrir le cageot avec une bâche en plastique perforée empêche la déshydratation de la sciure et permet un stockage de 1 à 2 mois.
  • Stocker le manioc à une température inférieure à 4 °C. Ce système réduit la détérioration du manioc et peut être praticable pour les marchés de grande valeur. Les racines, ou plutôt des morceaux de racine peuvent également être congelés. On remarquera que même si leur saveur est préservée, la congélation change la structure des tubercules qui deviennent alors spongieuses.

Commercialisation et certification biologique

La plus grande partie de la production de manioc est destinée à la consommation des ménages. Il devient aussi de plus en plus une matière première pour la production industrielle, en particulier pour la production d’amidon. La certification biologique du manioc est nécessaire uniquement si le marché la demande. Dans ce cas, les agriculteurs intéressés devront répondre aux exigences générales en matière de production biologique : ne plus utiliser de pesticides et d’engrais de synthèse, d’organismes traités ou génétiquement modifiés, mais utiliser d’autres méthodes de production durable.

À prendre également en considération:

  • Les agriculteurs doivent disposer d’une surface de terre cultivable considérable pour produire des quantités de manioc qui vont bien au-delà de l’échelle du ménage (volumes pouvant être commercialisés) pour couvrir les coûts additionnels de la certification.
  • Pour une mise sur le marché réussie, les agriculteurs auront peut-être besoin de s’associer pour augmenter la production et couvrir les coûts de la certification.

Des normes nationales et internationales spécifiques peuvent préciser d’autres exigences pour la production et la manutention du manioc après la récolte. Les agriculteurs doivent consulter le mouvement biologique national ou l’organisme de certification biologique de la région ou du pays.

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