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Le coton biologique (Gossypium herbaceum) représente moins de 1% de la production globale de coton. En Afrique, on cultive le coton biologique au Bénin, au Burkina Faso, en Égypte, au Mali, au Mozambique, au Sénégal, en Tanzanie, au Togo, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe.

Il existe une myriade de bonnes raisons pour cultiver du coton biologique. Les impacts négatifs des cultures de coton conventionnelles sur l’environnement et la santé sont évidents et connus de tous. Étant donné que 60 % du poids du coton récolté est constitué de graines de coton destinées à être transformées en huile alimentaire et en aliment pour le bétail, les agriculteurs se rendent compte qu’une grande partie de la production de coton entre dans la chaîne alimentaire. Les pesticides épandus sur le coton n’affectent non seulement les nuisibles visés, mais également les insectes utiles et les autres animaux. Ainsi, les nuisibles qui occupaient jusqu’alors une place mineure, sont devenus un problème majeur (la mouche blanche et le puceron par exemple).

Commercialisation et certification biologique

Les agriculteurs souhaitant vendre leurs produits en tant que produits biologiques sur les marchés domestique ou extérieur, doivent être certifiés « biologique ». Les agriculteurs doivent suivre scrupuleusement les régulations nationales ainsi que les normes biologiques du pays dans lequel ils souhaitent vendre leurs produits. Un prix plus élevé n’est possible que lorsqu’une confiance mutuelle est établie entre le producteur et le consommateur. Les agriculteurs biologiques ont également besoin d’être protégés contre la compétition déloyale avec d’autres agriculteurs qui se servent de l’appellation « biologique » de manière frauduleuse.

Les normes biologiques définissent les critères essentiels qui doivent être appliqués.

Normes biologiques pour la culture du coton

Conditions pour la culture du coton

Gestion de la fertilité du sol

Le coton biologique doit être cultivé en rotation avec d’autres cultures. La rotation aide à améliorer et à maintenir la fertilité du sol et permet d’assurer l’équilibre des nutriments qu’il contient. Si le coton est cultivé en continu dans le même champ, les rendements diminueront.

Selon les conditions climatiques, la situation du marché et la disponibilité des terres, il existe différents schémas de rotation à partir desquels le coton est cultivé en alternance ou une fois tous les trois ans. La sélection d’un schéma de rotation approprié repose sur différent facteurs tels que le sol, l’irrigation, les installations, le prix des cultures, l’accès au marché, ainsi que les compétences et les préférences des agriculteurs.

Dans une exploitation biologique, le coton ne doit pas être cultivé dans le même champ deux années de suite. Si on cultive le coton dans le même champ de façon répétée, les nutriments du sol s’appauvrissent, la population de nuisibles augmente et le risque d’apparition de maladies dans le sol s’accentue. Pendant au moins un an et si possible deux, il vaut mieux faire pousser d’autres cultures entre deux cultures de coton. Si la surface cultivable restreint les agriculteurs à renouveler les cultures, des cultures intercalaires (haricot mungo, niébé, pois chiche à récolter) ou des engrais verts (chanvre ou niébé à couper et à disperser dans le sol avant qu’ils ne fleurissent) doivent être plantés.

On obtient un bon rendement lorsque le coton est cultivé après des légumineuses (soja, pois chiche, pois cajan, arachide, etc.), des cultures horticoles telles que les piments ou les légumes et après le sucre de canne et le blé. On recommande aux agriculteurs biologiques d’intégrer des légumineuses dans la rotation puisqu’elles augmentent la quantité d’azote dans le sol en fixant celui qui se trouve dans l’air.

Pesticides naturels

De nombreux pesticides naturels peuvent être utilisés pour les cultures de coton biologique. Il est d’ailleurs conseillé aux agriculteurs biologiques d’en essayer de nouveaux en permanence. Cependant, peu de recherches scientifiques ont été menées sur l’efficacité de la plupart des formules locales. Les agriculteurs doivent donc mener leurs propres expériences et leurs propres essais pour trouver le meilleur pesticide naturel adapté à leur exploitation. Les pesticides naturels affectent également les insectes utiles et doivent donc être utilisés qu’en cas de nécessité. Certains extraits de plantes sont toxiques pour les humains et les animaux et doivent donc être utilisés avec soin.

Neem (Azadirachta indica)

Ingrédients: Extrait de graines de neem contenant de l’azadirachtine
Nuisibles visés: Insectes suceurs de sève, cicadelles, vers de la capsule et thrips
Préparation: Fabriqué à l’exploitation : Mélanger 30 g de graines de neem (graine dont l’enveloppe a été enlevée) dans un litre d’eau. Laisser reposer une nuit. Le lendemain matin, filtrer la solution avec un tissu fin et pulvériser-la sans attendre. Cette solution ne doit pas être diluée.
Remarques: Les solutions faites à partir d’extraits de graines ou de feuilles de neem ne tuent pas les insectes mais réduisent leur nourriture, leurs déplacements et leur prolifération. L’effet produit n’est donc visible que quelques jours après. L’avantage principal du neem est qu’il n’est pas nocif pour les insectes utiles. Dans une certaine limite, la substance active du neem est absorbée par la plante et affecte ainsi les nuisibles qui se nourrissent des cultures.

Pyrèthre

Ingrédients: Têtes de fleurs réduites en poudre ou extrait liquide de chrysanthèmes
Nuisibles visés: Dysdercus, vers gris, criquets
Remarques: Le pyrèthre provoque la paralysie immédiate ou la mort de la plupart des insectes et affecte également les insectes utiles.

Manutention pendant et après la récolte

La question de la qualité de la récolte du coton

La qualité de la récolte de coton dépend de la longueur des fibres, du degré de contamination par les matériaux externes tels que les feuilles ou la poussière et du taux de fibres qui ont été abîmées par les infestations de nuisibles et de maladies.

Une matière première de bonne qualité permet de produire du fil et des vêtements de bonne qualité et contribue ainsi au succès du marché du coton biologique. Lorsque les acheteurs de coton fixent les prix, ils prennent généralement en compte la qualité des graines de coton.

Mesures prises pour améliorer la qualité de la récolte et qui récompensent directement les agriculteurs :

Le coût principal de la production de coton est celui de la main d’œuvre nécessaire à la récolte. Les suggestions suivantes peuvent améliorer l’efficacité des techniques de récoltes et assurer une récolte de bonne qualité:

Stockage

Si les agriculteurs stockent le coton avant de le vendre, ils doivent prendre des précautions pour ne pas qu’il soit contaminé par la poussière ou des produits chimiques tels que les engrais, les pesticides ou le pétrole. Ne jamais utiliser de traitement contre les nuisibles du stockage (DDT) sur le coton récolté ! Aucun matériau fibreux ne doit se mêler au coton (vêtement, cheveux, etc.) car il pourrait affecter la qualité du fil.

Le lieu de stockage doit être propre et sec. Des conditions humides pourraient favoriser la prolifération de champignons et entraîner une perte importante de qualité. Lorsque les récoltes biologiques sont stockées dans les mêmes installations que le coton issu des cultures conventionnelles (usines d’égrenage), il faut prendre soin de bien séparer distinctement les produits biologiques des produits en conversion et des produits non biologique pour éviter de les mélanger.

Stratégies de production de coton

Les revenus issus des cultures dépendent des rendements, des coûts de production, des prix du marché et des risques de production engagés. Ainsi, un agriculteur dispose de quatre façons pour améliorer ses revenus de manière durable en matière de production biologique:

Les agriculteurs biologiques font un maximum de profits lorsqu’ils parviennent à combiner toutes ces approches.

Pour faire de bons profits avec le coton biologique, les agriculteurs adoptent une des stratégies suivantes:

La première stratégie est "le biologique intensif". Elle consiste à obtenir des rendements élevés par le biais d’un approvisionnement optimal en nutriments et de bonnes pratiques culturales. Les agriculteurs suivant cette stratégie achètent en général des engrais biologiques à l’extérieur (fiente de bovin, tourteaux oléagineux), irriguent leur champ de manière intensive et prennent des mesures pour protéger leurs cultures. Il s’agit  généralement de la stratégie des exploitants qui disposent de plus de ressources (une plus grande surface agricole, de bonnes installations servant à l’irrigation et des sols fertiles).

La seconde stratégie est celle "à bas coûts et à moindres risques". Elle vise à réduire les coûts de production et les risques liés à la production en ayant pour objectifs des rendements moyens. Les agriculteurs produisent tous les intrants directement sur leur exploitation (compost, pesticides botaniques, engrais liquides, etc.) et mènent les activités de l’exploitation avec de la main d’œuvre familiale. Cette stratégie qui consiste à ne pas faire intervenir d’intrants externes permet de réduire les risques dans les régions où les pertes de récolte sont courantes à cause de la sécheresse, de l’engorgement ou des vols. En effet, les agriculteurs investissent moins d’argent dans les cultures. On peut difficilement tracer un trait net pour bien démarquer les deux stratégies. Cependant, cette distinction basique peut aider les agriculteurs à rendre leurs activités plus rentables et à ajuster les différents services offerts pour satisfaire les exigences des différents agriculteurs.


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